Théo Langlois Rock Tour Globe Climber

  • Théo, dis-nous, qui es-tu et d’où viens-tu ?

Je m’appelle Théo Langlois, j’ai 27 ans et je suis originaire d’un des plus grands fiefs de l’escalade en France, à savoir la Normandie 😉.Capture

C’est là-bas que je commence l’escalade à 12 ans grâce à un professeur d’EPS passionné. A cette époque, le bloc n’était que très peu développé et comme on avait un mur de diff, je n’ai fait que ça pendant les premières années (anecdote : au club Horizon Vertical, Sebastien qui a fait la dernière saison de Koh Lanta et plus récemment Ninja Warrior a été mon entraîneur quelques années 😉). J’ai tout de suite commencé la compétition et j’ai direct accroché ! Mais c’est en arrivant à la fac de Rennes à 18 ans que je découvre le bloc et que je fais ma première compétition sans corde !

Et là, j’ai eu un déclic : le bloc c’est trop bien !

Et avec mon mental de compétiteur, je voulais battre les copains ! Je me suis donc fixé des objectifs au niveau départemental, puis régional car je faisais beaucoup de compétitions locales mais je n’allais pas loin. Mais je progressais et à 20 ans, j’ai pris une décision qui allait guider ma vie jusqu’à aujourd’hui : j’ai décidé d’aller le plus loin possible sans me fixer de limites pour voir jusqu’où mes pas pouvaient me mener. Et c’est à Millau que tout a commencé en 2011. S’en est suivie une série de de coupes de France et championnats qui furent pour moi les premières compétitions de ce niveau. Je décide de partir à Nantes en 2013 pour intégrer l’ASPTT qui était le club phare du grand ouest en terme de résultats compétitifs et n’arrivant plus à progresser seul, je voulais  un coach et un suivi. C’est donc là-bas que je commence à travailler avec Thibault Rastorgueff, et avec lui, je me suis retrouvé propulsé en finale du championnat de France à Nozay en 2014 ! Une expérience incroyable même si à ce moment c’était un petit hold-up. Mais j’étais là avec Alban Levier, Jérémy Bonder, Thomas Caleyron, Guillaume Glairon-Mondet et Nicolas Januel, l’entraîneur national. Autant dire que je me sentais tout petit face à ces titans ! J’ai ensuite participé au sélectif pour l’équipe de France et je finis 7eme et donc remplaçant pour les coupes du monde : le rêve était à portée de main. Si proche de me frotter aux meilleurs grimpeurs mondiaux, je décide d’un jour ne plus être sur le banc, mais sur le mur !

 

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  • J’ai cru comprendre que cette saison 2017/2018 était riche pour toi. Qu’as-tu changé dans ta vie ?

Et bien j’ai pris une décision : soit j’arrive à aller à Paris et je continue à fond, soit j’arrête. À Nantes, je n’arrivais plus à progresser et j’ai donc arrêté l’entraînement pendant 6 mois, mais j’ai finalement eu une opportunité que j’ai saisie. La reprise n’a pas été facile mais j’étais déterminé et plus motivé que jamais. Et je travaille depuis peu avec un nouveau coach : Antoine Vandeputte, que j’ai rencontré à Hardbloc et avec qui je me suis rapidement très bien entendu. J’ai aussi régulé mon alimentation : finis les pizzas et les kebabs ! En résumé, je me suis installé dans un environnement propice aux progrès, j’ai structuré mon entraînement avec un coach, varié les salles où je grimpe et les partenaires d’entraînement, et fait des efforts diététiques. Et je ne peux que constater l’impact positif que cela a eu sur mon niveau.

 

  • Que peux-tu nous dire sur tes résultats de l’année ?

Et bien ils sont au-delà et mes espérances. Je suis venu à Paris avec l’objectif de me mettre en forme pour la saison prochaine, mais la forme est venue bien plus tôt et les progrès se sont déjà fait sentir. Je ne peux qu’être en confiance et je suis impatient de reprendre la saison sur ces bases bien solides !

 

  • Quels ont été les déclencheurs ?

Et bien il y en a plusieurs. Mais d’une façon générale je dirais mon entourage. Bien évidemment, je grimpe pour moi et parce que j’aime ça mais je puise une grande partie de ma force et de ma volonté à l’extérieur, dans la confiance qu’on me porte, dans la fierté que mes performances inspirent à ma famille et mes amis, dans la joie que cela leur procure de me voir réussir. Les conditions de progrès n’ont pas toujours été réunies tout au long de ma carrière de grimpeur et ça n’a évidemment pas été facile psychologiquement à certaines périodes : le doute, est-ce que je perds mon temps, est-ce que cela vaut la peine de continuer ? Je me suis souvent remis en question et c’est toujours une ou plusieurs personnes de mon entourage qui m’ont aidé à me poser les bonnes questions et prendre les bonnes décisions. Notamment ma fiancée, Léa Camus qui est aussi mon ostéopathe, et qui m’apporte un soutien indéfectible dans toutes mes démarches pour atteindre mes objectifs, ainsi que Globe Climber sans qui tout ce périple n’aurait pas été possible. Et il y a aussi un documentaire que j’ai dû visionner et écouter une centaine de fois pendant ces fameux 6 mois de break : il s’appelle « la puissance de l’intention »

et j’ai pris conscience en le visionnant que mon avenir était entre mes mains maintenant, et que si je voulais atteindre mon but, je devais y mettre les moyens nécessaires sans toujours remettre à plus tard ni me chercher des excuses pour ne pas agir. Car c’est effrayant de se jeter dans l’inconnu. Cela impliquait notamment de partir à Paris et mettre en stand-by d’autres projets personnels. C’était dur mais il fallait le faire alors je l’ai fait. Et chaque jour qui passe, je me félicite d’avoir eu le courage d’affronter mes peurs et de me laisser vivre cette expérience.

 

  • Quel conseil pourrais-tu donner pour être plus performant ?

Le premier moteur du progrès, c’est l’envie. Et plus on veut progresser, plus il faut en avoir envie car cela implique de plus en plus de concessions au fur et à mesure que l’on progresse. Mais il ne faut pas non plus trop en faire car l’escalade est un sport assez traumatisant et sujet aux blessures. Il s’agit donc de trouver le juste milieu en fonction de son niveau. Puis il faudra de temps en temps faire du renforcement musculaire, ce qui n’est généralement pas la passion des grimpeurs mais qui deviendra indispensable. Il faudra aussi travailler la souplesse qui est un facteur de progression trop sous-estimé selon moi même si on en a de plus en plus conscience.

(A voir en entier mais surtout à 9″18)

Puis on pourra travailler le mental, comment aborder un projet, gérer le stress, etc…

Sans jamais oublier que le repos fait partie de l’entraînement!

Mais il faut garder l’envie et le plaisir de grimper. Savoir pourquoi on fait les choses est le meilleur moyen de bien les faire. L’expérience fera le reste !

 

  • Un souvenir de cette année ?

Les finales du Rock Tour ! Elles étaient toutes épiques ! Surtout celle à Hardbloc ou le public était en feu, et celle du Grand Parquet où j’ai réussi, dans un cadre exceptionnel, à me hisser au même niveau que les meilleurs ! Mais plus récemment, et s’il ne fallait en choisir qu’un, ce serait le souvenir de la finale des Natural Games ! C’était incroyable et je ne l’oublierai jamais !

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  • Tes objectifs pour l’année prochaine ?

Toujours plus évidemment! 😉 j’aimerais remporter le classement général du Rock Tour et quelques étapes au passage 😁. Faire des finales en coupe de France et retourner en finale du championnat de France ! J’espère également réussir à me qualifier pour les coupes du monde car c’est au final mon objectif ultime à l’heure actuelle ! Quand il sera atteint, je fixerai une nouvelle cible plus haute !

 

  • De quoi as-tu besoin pour y parvenir ?

J’ai besoin de soutien évidemment 😉. L’entrainement prend énormément de temps, et cela implique de nombreux sacrifices. Je dois notamment travailler à temps partiel afin de respecter une planification exigeante, et cela implique de nombreuses difficultés financières. Acheter du matériel, me déplacer en compétition ou en extérieur, payer le loyer, manger correctement et vivre un peu quand j’ai le temps… Tout ça ce n’est vraiment pas évident à Paris quand tu gagnes à peine 900 € par mois. Heureusement, Globe Climber m’aide à m’en sortir et j’espère très bientôt pouvoir annoncer de nouveaux partenariats ! Mais au-delà des sponsors, j’ai aussi besoin du soutien du public pour garder l’envie, la motivation et la volonté d’aller toujours plus haut pour leur donner des sueurs froides lors de finales spectaculaires 😉 !

Alors merci à vous tous pour cette énergie.

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